vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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« L’égoïsme détruit les sociétés africaines », déclare un archevêque catholique basé au Vatican

Le Secrétaire du Dicastère du Vatican pour l’Évangélisation, Mgr Fortunatus Nwachukwu, met en garde contre l’égoïsme qui mine les valeurs sociales en Afrique et appelle à un amour centré sur le Christ

Le Secrétaire du Dicastère du Vatican pour l’Évangélisation, Mgr Fortunatus Nwachukwu, a averti qu’une culture croissante de l’égoïsme érode les valeurs sociales en Afrique, affaiblit les liens communautaires et menace le pouvoir transformateur de l’Évangile à travers le continent.

S’exprimant à ACI Afrique en marge de la 8ᵉ Conférence Théologique Internationale organisée par l’Institut de la Vie Consacrée en Afrique (INCLA), Mgr Nwachukwu a déclaré que seule une remise au centre de l’amour du Christ peut guérir les fractures sociales profondes en Afrique et permettre aux sociétés africaines de bénéficier à la fois de la théologie moderne et des technologies émergentes.

« Ce qui détruit notre société, c’est l’égoïsme. Tout le monde veut faire un selfie », a déclaré Mgr Nwachukwu lors de l’entretien du 17 novembre.

Il a souligné que le message du Christ exige un changement radical, passant de l’égocentrisme à un amour sacrificiel visant le bien commun.

« Jésus dit : retournez l’objectif de la caméra. Plus de selfie. Soyez centrés sur le Christ et vers le Christ. Soyez attentifs à l’amour du prochain pour le bien commun », a-t-il expliqué.

Mgr Nwachukwu a affirmé qu’une Afrique fondée sur l’amour du Christ prendrait naturellement soin des plus faibles et chercherait la justice pour tous. Il a utilisé l’analogie de voisins se nourrissant mutuellement avec des cuillères de toute longueur, expliquant qu’une société guidée par le souci mutuel ne manquera jamais de rien.

« Si je pense à nourrir mon voisin et que mon voisin pense à me nourrir, nos cuillères et fourchettes ne seraient jamais trop courtes ni trop longues. Même les plus nécessiteux seraient pris en charge », a-t-il dit.

Mgr Nwachukwu, originaire du Nigeria, a ajouté que transformer la société africaine nécessite de passer du gain personnel à l’humanité partagée enracinée dans le Christ. « C’est cela l’inculturation de l’Évangile dont nous avons besoin : elle transforme les sociétés et elle transforme les vies », a-t-il affirmé.

Interrogé sur la manière dont l’Église africaine peut éviter le déclin observé en Europe et en Amérique, Mgr Nwachukwu a déclaré que la réponse réside dans un retour aux valeurs bibliques et à l’Évangile de l’amour sacrificiel.

Il a averti que le sécularisme réduit la foi au relativisme, affaiblissant l’engagement envers les principes chrétiens. Il a insisté sur le fait que les Écritures ne doivent pas être séparées de la vie réelle.

« La Bible n’éloigne pas les gens de la réalité. La Bible amène les gens dans la réalité », a-t-il souligné.

Selon lui, les sociétés africaines peuvent rester spirituellement vivantes si elles approfondissent l’amour enseigné par le Christ.

« Jésus dit : je vous donne un commandement nouveau, aimez comme je vous ai aimés. Si nous imbibions ce message, notre société serait certainement une société différente. »

Mgr Nwachukwu a expliqué que le modèle d’amour du Christ élève les autres plutôt que de se concentrer sur le bénéfice personnel. « Il ne s’agit plus d’aimer son prochain comme soi-même », a-t-il dit. « C’est centré sur soi. Il s’agit maintenant d’aimer comme le Christ Jésus a aimé, et c’est centré sur le Christ. »

Il a décrit l’obsession africaine pour le tribalisme, les origines ethniques et l’exclusion comme contraire à l’Évangile. « Il ne s’agit pas d’être fils du sol. Nous ne sommes plus fils du sol. Nous sommes fils de Dieu », a-t-il noté.

Citant l’Évangile selon Jean, Mgr Nwachukwu a affirmé que les croyants doivent dépasser la géogénie—identité fondée sur la terre—et embrasser la théogénie, l’identité des enfants de Dieu. « Tous ceux qui l’ont accueilli, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu », a-t-il déclaré.

Mgr Nwachukwu a également abordé la propagation rapide de l’intelligence artificielle, produit de la créativité humaine, en déclarant : « L’artificiel est quelque chose fait avec art. Et autant que nous le savons, Dieu est le plus grand artiste. Donc le monde de l’intelligence artificielle est le monde de Dieu. »

Il a encouragé les théologiens africains, le clergé et les institutions religieuses à introduire Dieu dans les espaces technologiques.

« Nous devons apporter Dieu en tant que grand artiste, pour montrer aux gens que c’est aussi Dieu qui agit, même dans le monde de l’intelligence artificielle », a-t-il affirmé.

Répondant à des questions sur la manière dont la théologie peut répondre aux réalités du XXIᵉ siècle, Mgr Nwachukwu a déclaré que la mission de l’Église reflète le mystère de l’Incarnation.

« Adapter la théologie à la réalité d’aujourd’hui, c’est en fait me demander comment réaliser le souhait divin dans l’incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ », a-t-il expliqué.

Le leader catholique a précisé que, tout comme le Christ a pris chair pour habiter parmi l’humanité, la théologie doit « s’incarner dans la réalité humaine ».

Il a ajouté que faire entrer la Parole de Dieu dans l’expérience humaine moderne est au cœur de l’inculturation.

(L'histoire continue ci-dessous)

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« Comme Dieu s’est incarné dans la forme humaine en Jésus-Christ, de la même manière, nous devons faire en sorte que la théologie s’incarne dans la réalité humaine », a-t-il conclu.

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